La marche du progrès : image mythique, icône et parodie


Le comble d'une image qui a du succès c'est l'excès de simplification, au point de poser un problème majeur pour son interprétation. C'est l'histoire d'une image mythique, reconstruite à l'infini, et qui au cours de ses nombreuses reproductions peut contredire l'hypothèse de départ qu'elle est censée défendre. Mise au niveau d'une icône, elle en perd sa capacité à représenter un authentique savoir. Elle devient le réceptacle de toutes les projections et comble alors un questionnement sans réponse dans une forme identifiable où peuvent se greffer toutes les opinions contradictoires et les idéologies.


Cette représentation est à l'origine un dépliant dessiné par Rudolph Zallinger (1919-1995) pour l’ouvrage de Francis Clark Howell (1925-2007), The Early Man publié en 1965, et faisant partie d'une collection de vulgarisation scientifique des éditions Time-Life sur 51 volumes entre 1961 et 1967. (collections “Young Readers Nature Library” et “Life Science Library”).

La version originale de la marche du progrès (dépliant ouvert) pages 41 à 45, intitulée « The Road to Homo Sapiens », montre 15 espèces, allant du Pliopithèque à l’Homme moderne. Se voulant pédagogique, ce dépliant avait pour objectif de représenter le savoir de son époque en se basant sur l’étude de fossiles. L'ambition de cette collection était de fournir des connaissances accessibles pour l'instruction des jeunes, avec des textes rédigés par des spécialistes et un soin particulier pour les illustrations et la qualité de l'iconographie.

L'illustration repliée "Sur la voie d’Homo sapiens",  ne laissait apparaître que 6 espèces, ce qui évoquait pour le lecteur peu attentif, l'idée d'une évolution linéaire entre le singe et l’Homme. Cette mauvaise lecture a donné lieu à des critiques, en totale contradiction avec les intentions des auteurs.

Cette image a été la source de bien des malentendus, et a constitué un repère pour l'illustration scientifique et l'inspiration de nombreuses parodies. Le malentendu original porte sur cette simplification linéaire de l'évolution qui se ferait par un saut évolutif d'une espèce identifiée vers une autre qui lui succède.

Les faits scientifiques démontrent le contraire, l'évolution a été buissonnante, avec de nombreuses ramifications, et cette illustration ne permet pas de restituer les divergences de toutes ces lignées évolutives. Ce flou a permis à de nombreux détracteurs de l'évolution d'utiliser cette illustration comme preuve de sa fausseté.

Cette image a plusieurs sources iconographiques, le dessinateur s'est inspiré d'une formule déjà utilisée pour illustrer un schéma évolutif. L'antériorité de cette mise en scène avec différents degrés de progression de la gauche vers la droite, dans le sens d'une lecture progressive, et bien antérieure. Elle s'articule sur des illustrations du milieu académique, de la presse écrite et de la culture populaire.


Un dessin comme page de couverture

Le dessin pédagogique Rudy Zallinger a ensemencé la culture populaire tant il procède, à la fois d'une iconographie facilement reconnaissable et de l'art en tant que source d'inspiration. En tant qu'icône elle restitue une idée facile à comprendre, l'évolution se fait continuellement au grés d'une progression inévitable, et en tant que représentation symbolique elle génère une mythologie qui a sans cesse travaillé l'inconscient collectif sous de multiples formes parodiques, caricaturales et artistiques.

Le paléontologue Stephen Jay Gould a été confronté à cette représentation lorsqu'un éditeur l'a utilisé à ses dépens pour illustrer la couverture de l'un de ses livres (Ever Since Darwin, traduction hollandaise,1979)

" Bien peu de scientifiques seraient prêts à admettre que les images ont un contenu idéologique intrinsèque. (...) Bon nombre de nos illustrations matérialisent des concepts, tout en prétendant n'être que des descriptions neutres de la nature. Ce type d'image est le plus puissant agent de maintien de la conformité intellectuelle, puisque faire passer des idées pour des descriptions conduit à mettre le signe égal entre ce qui n'est qu'hypothèse et ce qui est fait objectif. Autrement dit, des manières de se représenter le monde se retrouvent transformées en prétendues données objectives de la nature. Des conjectures deviennent des choses. " Stephen Jay Gould. 1991. La vie est belle. Editions du Seuil p.23

Stephen Jay Gould a ainsi dénoncé le rôle des images porteuses d'une idéologie et matérialisant des concepts de façon stéréotypés. Cette conception d'un progrès continu au cours de l'évolution biologique est critiqué par de nombreux scientifiques et on en trouve les prémices dans l'oeuvre de Charles Darwin.

André Gunthert écrit dans son article Métamorphoses de l'évolution. Le récit d'une image : « Dans La Vie est belle, le paléontologue Stephen Jay Gould note que « l’iconographie au service de la persuasion frappe (…) au plus profond de notre être ». Pour introduire à une réflexion d’envergure sur l’histoire de la vie, le savant s’en prend à une illustration : la fameuse « marche du progrès », dont il reproduit plusieurs parodies. La succession des hominidés en file indienne, « représentation archétypale de l’évolution – son image même, immédiatement saisie et instinctivement comprise par tout le monde », propose une vision faussée d’un processus complexe. « L’évolution de la vie à la surface de la planète est conforme au modèle du buisson touffu doté d’innombrables branches (…). Elle ne peut pas du tout être représentée par l’échelle d’un progrès inévitable. » (Gould, 1991, p. 26-35, voir également Bredekamp, 2008).

 

 

Un comble pour de nombreux savants qui ont vu cette illustration comme page de couverture de leur livre traitant de l'évolution humaine. Malgré les critiques scientifiques, cette image conserve sa force d'impact, ce qui oriente le choix éditorial ou l'objectif publicitaire pour faciliter l'identification d'un contenu pour un lectorat de profanes.

Paradoxalement, le succès populaire de cette "icône" de l'évolution a incité d'autres scientifiques à son utilisation en toute conscience, de manière tout à fait opportune. Au cours de conférences de vulgarisation scientifique, d'expositions, de débats. Une récupération qui peut être vue comme maladroite, entrer en contradiction avec leurs propos ou tout simplement rester amusante pour divertir l'audience.


Un artifice visuel qui contredit la théorie de l'évolution

La représentation de Zallinger pose des difficultés d'ordre pédagogique, d'emblée elle oriente l'évolution, ce qui en fait un objet idéologique et non scientifique.

On y trouve ainsi caricaturé le problème de l'apparition de la bipédie, celui de la taille apparente des personnages qui va vers une croissance progressive, et ce qui est plus problématique, l'idée d'une généalogie directe d'un ancêtre déjà identifié vers un autre. Ce qui revient à faire accepter un certain nombre de préjugés, d'allants de soi, d'idées reçues exposées comme des évidences, et dont il n'est plus nécessaire de douter.

C'est celui du mythe d'une évolution linéaire qui procède par étape à partir de chaînons manquants connus et dont la finalité est l'apparition de l'homo sapiens. Une simplification extrême, favorisant l'apparition d'une idée fausse et réductrice qui ne correspond pas à la complexité de l'évolution. Il faudrait plutôt se représenter l'évolution comme une arborescence ou un buisson, ce qui s'apparente à construire un arbre généalogique avec différentes lignées (arbre phylogénétique).

On peut imaginer les différentes lignées avec des ancêtres communs, ces derniers auraient des caractères partagés transmis aux descendants et que l'évolution par un processus qui est loin d'être trivial favorise. Les espèces évoluant au grès des mutations et des sélections naturelles par pression de l'environnement. Il y a donc une diversité de la descendance et ensuite des extinctions de certaines lignées qui ne se sont pas adaptées à un nouvel environnement, avec des espèces disparues brutalement ou graduellement. On remarque ainsi l'importance de cette contrainte sélective et de cette adaptation au milieu.

Tout cela est loin d'être linéaire, la recherche de cette phylogénie conserve une dynamique intense avec ses controverses et ses découvertes discutées âprement. Ce qui se traduit par une démarche scientifique avec des paradigmes dominants (datés et donc temporaires). Ces nouveaux paradigmes apparaissant à la suite de réfutations successives d'anciennes connaissances, par le rejet de théories caduques, car prises en défaut par de nouvelles découvertes au carrefour de nombreuses disciplines (l'analyse de fossile, la systématique moléculaire, la biologie de l'évolution, l'éthologie).

Une théorie reste vraie tant qu'on n'a pas démontré qu'elle n'est pas fausse, toute démonstration scientifique ne devrait pas être présentée comme un dogme, ni comme une opinion définitive mais produire un consensus validé par l'ensemble des connaissances de son époque.

C'est ainsi que devrait être le processus de la recherche scientifique. Une théorie devrait être réfutable par toute expérimentation, observation ou modélisation, car la vérité n'est pas un objectif en soi, c'est la recherche de nouvelles connaissances qui prime, tant qu’elles sont établies par de nouvelles découvertes. Dans l'idéal, le scientifique fait tout pour mettre à l'épreuve un modèle, puisque la recherche consiste de manière pragmatique à découvrir de nouveaux faits qui vont permettre de remplacer une théorie dépassée par une autre.


 

On peut toutefois créer un dialogue entre les différents modes d'interrogation du monde, la philosophie, la théologie, la mythologie, les sciences. Mais cela devient problématique lorsque l'on essaye de mélanger les genres. Cela peut amener à une confusion lors des discussions si on ne recadre pas les champs d'étude et le contexte des diverses représentations où l'on se trouve. Dans quel domaine construire le dialogue, celui de la vulgarisation, de l'interdiscipline, de la philosophie, de l'analyse scientifique ? Et il reste cette tentation pour le profane d'orienter l'interprétation vers une représentation fallacieuse.

Le débat devient alors laborieux entre des propositions réellement scientifiques et des argumentations biaisées, construites autour de préjugés, d'opinions politiques, ou de conceptions religieuses. C'est là que la discussion entre le savant et le profane prend toute son importance. Lorsque le dialogue est possible, on peut faire la part des choses et identifier les contextes d'une possible discussion, avec les compétences de chacun, essayer de trouver un terrain d'entente pour échanger des idées, et proposer un dialogue constructif. Ce qui est loin d'être facile à faire.

 

Est-ce que l'on peut encore dire que l'évolution est une théorie inconsistante, ou qu'elle n'est pas opérante ? C'est actuellement une position difficilement tenable, au vu de la somme des connaissances disponibles, comme le disait Carl Sagan : « L'évolution est un fait, pas une théorie. C'est vraiment arrivé ».

On peut alors conjecturer à l'infini sur le comment ou le pourquoi de l'évolution, proposer différentes théories alternatives et pseudo scientifiques, au pire un débat d'opinion, mais pour mettre tout le monde d'accord, il faudrait revenir sur l'analyse concrète des faits et la matérialité des observations. C'est ce que permet la démarche scientifique même si elle fait l'objet de controverses et de débats intenses.


Controverses sur la bipédie ancestrale

Une interprétation de "la marche du progrès" serait celle d'un ancêtre qui se serrait redressé pour ensuite marcher. Il s'agit-la aussi d'un a priori, la discussion scientifique reste ouverte sur le lien entre hominisation et bipédie.

Est-ce que la bipédie est le propre de l'homme et la quadrupédie des singes anthropoïdes ? Et quel genre de bipédie avait les préhominiens ? Ou est-ce l'inverse, la bipédie est un caractère du dernier ancêtre commun à la lignée humaine et aurait ensuite disparu chez les grands singes.

On a retrouvé des fossiles d'animaux bipèdes qui existaient bien avant l'apparition du genre homo. Il y a plus de 8 millions d'années, le primate bipède oréopithèque montre des signes de bipédie précoce.

D'ailleurs, une observation de la faune actuelle montre que l'homme n'est pas le seul à utiliser la bipédie. Les grands singes utilisent de temps en temps ce moyen de locomotion. La bipédie est donc un trait commun à tous les hominidés même si son expression diffère selon les morphologies.

Pour l'homme moderne la bipédie reste l'unique moyen de locomotion, même si on peut le classer dans la famille des primates, il ne peut faire usage de la quadrupédie que de façon temporaire au cours du développement. Chez l'enfant on observe toute les étapes qui mène à la bipédie (l'ontogenèse reproduit la phylogenèse). Ces deux moyens de locomotion ne sont donc pas un caractère de différenciation suffisant.

 

Dans le milieu académique, on suppose que l'ancêtre commun aux hommes et aux singes était au moins partiellement bipède.

Si les grands singes ont partiellement perdu cette aptitude, elle est devenu pour le genre homo un trait distinctif avec des répercussions sur toute l'anatomie, allant de la forme du bassin, la colonne vertébrale, le trou occipital et le développement du crâne.

Les débats et controverses à propos de la théorie de la bipédie initiale, ont toujours été vivaces, car cela remet en question des conceptions ancrées sur le rôle de la bipédie dans l'hominisation.

La découverte récente de nouveaux fossiles de grands singes, Danuvius Guggenmosi entre 2015 et 2018, a permis d'avancer la théorie d'une locomotion hybride, à la fois bipède et arboricole.

 


Apprentissage de la bipédie chez les grands singes

 

« Apparaissant à côté d'une reconstitution à grande échelle du célèbre squelette de « Lucy » (Australopithecus afarensis) dans Tusher African Hall, cette animation par ordinateur compare les allures distinctives d'un chimpanzé, A. afarensis, et de l'homme moderne, soulignant le trait de marche verticale que ces deux derniers partagent. »

 

 

Zoo de Philadelphie : Ce gorille nommé Louis aime marcher comme un humain - surtout quand le sol est boueux, donc il ne se salit pas les mains.

 

 

Zoo de Port Lympne, situé dans le Kent, en Angleterre.

Ambam est l'un des plus grands gorilles qui réside à Port Lympne. Il fait une taille impressionnante de 1,80 m ! Bien qu'il se comporte parfois comme tous les autres gorilles, Ambam a tout de même une particularité. Mimant la façon dont les humains marchent et se tiennent, il se tient souvent de toute sa hauteur, marchant dans l'enclos sur deux jambes. Bien que l'on ne sache pas vraiment de qui il l'a appris, le gardien des gorilles Phil Ridges pense qu'il l'a appris de son père, qui avait aussi l'habitude de se tenir de cette manière.

« Bitam, le père d'Ambam, avait l'habitude de montrer le même comportement lorsqu'il transportait de la nourriture », a déclaré Ridges, selon NBC. « Ambam a aussi une sœur, Tamba, et une demi-sœur...qui se tiennent aussi parfois debout et marchent de la même manière ».
« Tous les gorilles peuvent le faire dans une certaine mesure mais nous n'en avons aucun qui le fait comme Ambam, et il est une sacrée célébrité au parc pour cela », a-t-il poursuivi. « Nous pensons qu'il pourrait l'utiliser pour avoir un avantage en hauteur pour regarder par-dessus le mur quand les gardiens viennent le nourrir, et se lever peut aussi l'aider à chercher de la nourriture en général dans son enclos car cela lui donne un meilleur point de vue ».

Mais peu de gorilles sont aussi bons qu'Ambam. La gardienne Ingrid Naisby, qui travaille avec lui depuis 16 ans, a déclaré :

« C'est assez inhabituel chez les gorilles, mais Ambam le fait assez souvent et il tient très bien l'équilibre. Les autres gorilles le font de temps en temps mais sur une courte distance."

« Il a toujours aimé se tenir debout. Il s'agit de trouver son juste équilibre et il s'est bien entraîné, et il l'a perfectionné."

 Ambam est né dans le parc jumeau de Port Lympne, Howletts, en 1990. Il a été transféré à Port Lympne à l'âge de 7 ans et est maintenant le plus grand gorille du parc avec un poids impressionnant de 215 kg. Debout, il mesure 1,83 m.

 

 

Cette bipédie n'est pas l'apanage des seuls gorilles, d'autres grands singes le font également.

« Saviez-vous que les singes adorent marcher sur deux pieds comme le font les humains ? Regardez cette compilation des différents singes comme le gibbon avec ses longues jambes et ses bras pendants en marchant; puis il y a les chimpanzés avec leurs drôles de promenades et même Jambo le chimpanzé sans poils marche sur deux pieds! Oumbi le grand gorille à dos argenté s'y prend aussi tout en ramassant sa nourriture, mais le maître est le jeune gorille appelé Lope! Avec lui, vous pouvez juste voir à quel point il aime marcher sur deux pieds. Il a juste cette vraie fanfaronnade et peut montrer à tout le monde comment c'est fait. » 


Quadrupédie et bipédie chez le primate

Quadrupédie : mode de locomotion terrestre par lequel un organisme se meut préférentiellement sur quatre membres. Le terme de quadrupède ou quadripède désigne les espèces d’animaux qui marchent à quatre pattes.

Bipédie : mode de locomotion terrestre par lequel un animal se meut préférentiellement sur deux membres postérieurs. Un animal ou une espèce est dit bipède s'il passe plus de temps sur deux membres postérieurs que par tout autre moyen lorsqu'il marche ou court.

« Comment l'homme s'est-il mis debout ? D'où lui vient sa formidable endurance ? Comment son pied absorbe-t-il les chocs quand il court ou quand il saute ? Et pourquoi son pied est-il un organe sensoriel aussi indispensable que la main ? Cette semaine, Fred et Jamy nous expliquent tout sur cette bipédie qui nous faits raides comme des I et nous différencie de nos cousins les singes. »

 

 

Pendant que les gorilles apprennent à marcher comme des humains, l'inverse se vérifie également.

 


Modifier les représentations pour un dialogue constructif entre le savant et le profane



On a vu le problème d'une image pédagogique à succès mais qui était la source d'une confusion intrinsèque du fait d'une trop grande simplification. C'est un des problèmes que l'on rencontre lorsque l'on essaye de construire une représentation synthétique à destination d'un public profane.
 

Quels seraient les défis à relever si on voulait remplacer une icône populaire par une autre plus respectueuse des données scientifiques :

- Proposer une information claire dont la narration ne contredit pas les connaissances scientifiques actuelles et ne produit pas une lecture contradictoire entre la finalité qu'est la communication simple et la cohérence du message.

- Prendre en compte la critique et concevoir une communication pour gérer les interprétations variées et les sous-entendus. Ceci pour répondre de manière rationnelle lorsque ce n'est pas la connaissance scientifique qui est évoquée mais une interrogation qui anime diverses croyances.

- Répondre de manière efficace aux détournements idéologiques, politiques et dogmatiques. Ce qui limiterait la portée de toute objection qui n'est pas soucieuse de vraisemblance scientifique ou de rigueur intellectuelle.

- Créer une iconographie qui soit efficace, facilement identifiable, performante par son succès et susceptible d'être l'objet d'une exploitation dans la culture populaire tout en répondant aux critères précédents.


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